Comme la blockchain simplifie-t-elle le KYC pour les banques ?
Au-delà de la vague du Bitcoin!
A première vue, l’ouverture d’un compte bancaire est une opération simple et directe. Mais en réalité, elle implique une procédure extrêmement rigoureuse d’identification et de vérification du futur titulaire du compte. Pour chaque nouveau client qui se présente, les banques accomplissent en arrière-plan un contrôle approfondi, conformément aux réglementations européennes et à la législation belge. Cette procédure, connue sous l’acronyme Know Your Customer (KYC), peut demander énormément de temps. Elle représente aussi un défi en raison des nombreuses exigences à satisfaire dans ce secteur. En collaboration avec 4 banques belges, nous mettons au point des approches révolutionnaires, beaucoup plus simples, grâce à la technologie blockchain.
La blockchain est un réseau décentralisé
Conçue au départ (en 2008) pour le Bitcoin, une monnaie numérique, la blockchain suscite aujourd’hui un intérêt de plus en plus marqué au sein de la communauté technologique, qui commence à en découvrir les multiples potentialités.
La blockchain est, en réalité, un réseau qui chiffre et enregistre tous les types de données dans des blocs. Ces données sont partagées avec tous ceux qui ont accès au réseau. Elles ne sont pas stockées dans un endroit spécifique mais conservées sur plusieurs ordinateurs, ce qui forme littéralement une chaîne de blocs (de données identiques).
En d’autres termes,
- les données ne sont pas contrôlées par une seule entité
- il n’y a pas de point unique de vulnérabilité
De par sa conception, la blockchain garantit la fiabilité des données. Si un membre du réseau ajoute une nouvelle information, celle-ci est vérifiée par les autres membres du réseau.
Les changements aux données existantes viennent s’ajouter aux données originelles et sont à nouveau validés par chaque membre. L’exactitude et la fiabilité des données sont donc garanties sur la base d’un consensus.
La blockchain constitue dès lors un environnement de confiance, qui favorise une collaboration sans cesse plus grande.
Le KYC sur une blockchain est plus rapide
Les banques ont énormément de choses à vérifier lorsqu’elles accueillent un nouveau client. Notamment, par rapport aux réglementations qu’impose l’UE en matière de lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent (réglementation AML – Anti-Money Laundering).
Les banques sont tenues de vérifier l’intégrité et la fiabilité durant le KYC de chaque client. En Belgique, une grande partie de ce processus se fait encore manuellement.
De leur côté, les entreprises doivent accomplir exactement la même procédure lorsqu’elles ouvrent un compte dans une nouvelle banque.
Avec la blockchain, il n’y a plus qu’une seule procédure :
- La société X met ses données dans la blockchain.
- Elle autorise sa (ses) banque(s) à accéder aux données.
- Une banque vérifie les données de la société.
- Si la société y consent, les données sont partagées avec les autres membres du réseau.
Données personnelles dans une base de données externe
RGPD : la réglementation la plus redoutée par les entreprises en 2018. Pour répondre aux exigences du RGPD dans ce contexte, les données à caractère personnel (toutes les données qui permettent d’identifier directement ou indirectement une personne) ne peuvent pas être stockées dans la blockchain.
Pour résoudre ce dilemme, il existe une solution toute simple : stocker les données à caractère personnel dans une base de données externe et créer un lien sécurisé avec la blockchain si vous désirez les partager. De cette manière, le « droit à l’oubli » est conservé. Si un client ne veut pas partager ses données, celles-ci seront supprimées de la base de données externe, et par conséquent, de la blockchain.
Ajouter des services supplémentaires et grandir
Si l’on veut aller encore plus loin, on peut ajouter à la blockchain des services et outils supplémentaires, comme un module de gestion de la fraude par exemple. Au fil du temps, le réseau composé des données KYC des entreprises va s’enrichir pour devenir une base de données contenant des informations sur l’identité des entreprises. Imaginez ensuite que les entreprises elles-mêmes se partagent ces données et vous comprendrez l’étendue des possibilités que peut offrir une telle approche.
En disposant de données sur l’identité des sociétés, les organisations peuvent collaborer plus vite que jamais, avec une traçabilité de 100%. Elles gagnent du temps et de l’argent puisque la blockchain leur permet de ne publier leurs données qu’une seule fois. Elles gèrent leurs propres informations et choisissent les parties avec lesquelles elles souhaitent les partager.
Pour la banque, la démarche est synonyme de rentabilité puisqu’elle consacre moins de temps et moins d’efforts à la procédure KYC. Le fonctionnement de l’organisation s’en trouve plus que jamais facilité.